La constitution de 11 décembre 1990 a été touchée.
Des modifications ont été apportées à certains articles de la loi fondamentale du Bénin.
Patrice Talon vient de réaliser un de ses rêves. Les citoyens apprécient diversement la nouvelle.
Prévert DJOSSOU se demande si on devra tous se frotter les mains ?
Sa chronique est intitulée « Terminus… Tout le monde descend !«
Terminus…tout le monde descend ! (04.11.2019)
La demoiselle tant contemplée du haut de ses 29 ans de vie vient de subir une opération chirurgicale, la première de son histoire. Pour certains, cette action vient à point nommé et pour d’autres cela reste de l’opportunisme. Les 83 chirurgiens monocolores du parlement béninois ont mis à profit la nuit du 31 octobre pour crever l’abcès à la « chouchou du 229 ». Un nouvel acte de naissance de la constitution du Bénin est en cours d’établissement. En tout cas, s’il est vrai qu’il faut changer les choses, on devra d’abord s’assurer que l’intérêt général de la Nation est pris en compte. Dans sa 29 ème année, quelques-uns de ses articles ont connu des modifications et d’autres y sont introduits. En attendant que la Cour de Djogbénou délivre l’acte de renaissance, on peut se rappeler les nouveautés de la loi n°2019-40 portant révision de la constitution du 1er novembre 2019 : Du changement de la dénomination des « Forces Armées et de sécurité » en « Forces de défense et de sécurité », les modifications abordent les questions du financement des partis politiques par l’Etat, la suppression de la peine de mort, la représentation du peuple par les femmes, la vice- présidence de la République, pas plus de deux mandats à la tête du pays, le parrainage de tout candidat à la fonction de Président , désormais la durée du mandat des députés est de 5 ans renouvelable deux fois, la possibilité de reprise de poste par tout député ayant précédemment démissionné au cours de la mandature à laquelle il appartient, la création de la cour des comptes, la reconnaissance de la chefferie traditionnelle gardienne des us et coutumes, l’organisation des élections générales en 2026. Voilà le nouveau visage de la loi fondamentale au Bénin. Est-ce pour le bonheur du peuple béninois !? On a beau crier : ne touche pas à ma constitution ; mais il l’a fait à ce troisième essai.
On se rappelle la tentative de mars 2017 où le projet avait échoué au large des côtes de la lagune de Porto-Novo à l’entrée de la cité des Ayinonvi. Permettez cette comparaison! Il heurta froidement la tige législative, tomba en syncope et donc phagocyté. C’était un premier coup dur pour l’homme à la veille du premier anniversaire de son avènement au pouvoir. Patrice recevait les signaux du divorce entre le peuple et lui. Les antis révisionnistes avaient agi. Sans atterrir, le projet avait été renvoyé à Cotonou sans être touché. L’accouchement n’avait pu avoir lieu, même pas par césarienne puisque les ¾ nécessaires pour faire l’affaire n’étaient pas atteints. Sur les 83 députés de la 7ème legislature, 60 avaient donné caution au document au jugement de sa prise en compte, tandis que 22 l’avaient balayé d’un revers de main et l’homme de la 17 ème circonscription, lui, avait opté pour l’abstention. Or, Il suffirait d’avoir 63 et jeu clos. Le projet s’était noyé. Quel naufrage! Mais en réalité, ce rejet n’était pas un échec, c’était juste que la démocratie avait visiblement voulu triompher.
Aujourd’hui, Talon réalise son rêve. C’est fait! Nous allons en souffrir, et nous ne pouvons rien faire. Mais la question du chroniqueur demeure la même : le Bénin en sortirait-il gagnant ? Wait and see !!!
Prévert Oléman DJOSSOU